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Arachnid : piégé dans la toile de la médiocrité

  • aronaar
  • 10 févr. 2016
  • 3 min de lecture

Dieu (et probablement d'autres divinités aussi) savent que le seinen est un genre diablement répandu dans les mangas, un peu à l'instar des FPS saturant le monde des jeux vidéos. Rien de très étonnant lorsqu'on sait que le top 5 des mangas les plus populaires est dominé par des oeuvres centrées autour d'une dose copieuse de combats, relevée par des affrontements et glacée avec des manifestations de violence diverses.

Ce n'est donc pas prendre trop de risques que se lancer dans le genre... Sauf à vouloir être à tout prix original ou utiliser des ficelles trop grasses. Arachnid tombe dans ces travers.

Plantons d'abord le contexte. La protagoniste principale, Alice Fujii, n'a pas exactement une vie avec des lendemains qui chantent. Orpheline, pauvre, ostracisée par ses camarades de classe et vivant avec un oncle la battant régulièrement, de prime abord, le ton est sombre. Cela ne s'arrange pas lorsque son oncle tente de la violer, avant d'être tué par Kumo, assassin membre d'une organisation mystérieuse, à laquelle l'oncle devait de l'argent.

Elle aurait aussi été tuée si Kumo n'avait remarqué qu'elle possède la même anomalie que lui : le syndrome C.E.C. (Concentration Excessive Congénitale). En tout état de cause, cette "maladie" permet de mobiliser toutes les capacités cognitives et les sens pour (ré)agir et prendre des décisions en une fraction de seconde, comme si le temps s'écoulait extrêmement lentement.

"Maladies" imaginaires : pour tous vos besoins de transformer quelqu'un de normal en assassin surefficace !

Kumo l'aide donc à développer ses talents, en lui confiant une arme capable de propulser une lame et d'étendre des dizaines de mètres d'un fil pratiquement invisible, aussi solide que la toile d'araignée. Avec peu de crédibilité, Alice accepte sa nouvelle condition et devient en même pas deux semaines plus compétente que son mentor dans le métier depuis plusieurs années, avant d'être forcée de le tuer.

Toutefois, l'orpheline refuse de joindre l'organisation, ce dont l'intermédiaire de son chef est mécontent : une compétition absurde pour la tuer est donce lancée au sein de l'école où Alice se rend d'ordinaire.

Vous me direz, après tout, on peut bien suspendre son incrédulité face à tout cela, si le résultat est une série de combats intéressants, impliquant au moins quelques personnages attachants et des techniques retenant l'attention. Avec si possible un peu de mystère pour motiver la lecture.

Les chevaliers du Zodiaque n'ont qu'à bien se tenir.

Hélas, si on comprend bien le besoin d'Arachnid d'avoir son propre "gimmick" pour personnaliser ses scènes d'action et singulariser son univers (à l'instar des jutsu pour Naruto ou de l'alchimie pour FMA) celui-ci est pour le moins lassant.

Les techniques d'Alice sont clairement liées à l'araignée, et c'est en fait le cas pour tous les combattants du manga : chacun tire sa force d'un insecte ou famille d'insectes.

Arachnid ne se donne pas la peine de préciser pourquoi c'est si répandu et s'il y a une source surnaturelle ou sci-fi quelconque à l'origine : pour certains, il faut un équipement pour s'associer à l'insecte (comme la charmante damoiselle ci-haut), pour d'autres, les capacités semblent innées- comme la Reine dont la salive lui permet de contrôler mentalement d'autres humains.

Ça ne fonctionne pas vraiment comme ça chez les fourmis, mais, bon. Notez aussi la poitrine très subtile de la Reine.

Au-delà de ce choix qui peut être discutable, l'auteur ne respecte même pas son propre thème- à un moment, une femme que l'on croyait vaincue et noyée a survécu en prenant les capacités... D'un poisson-globe ! Tout semble permis, et lorsqu'on utilise dans une oeuvre un système de magie ou équivalent, il est important de délimiter ce que les personnages peuvent ou ne peuvent pas faire avec.

Autrement, on se retrouve avec ce genre de faux coup de théâtre totalement arbitraire.

Par ailleurs - et on retrouve le même défaut dans Terra Formars - l'auteur pousse son obsessions des insectes jusqu'à casser continuellement le rythme des combats avec des descriptions vantant les capacités de telle ou telle espèce. Descriptions qui sont parfois incorrectes, uniquement dans le but de paraître plus impressionnantes une fois transformées en techniques de combat improbables !

Malgré ce que peut faire croire l'image, elle en sort en fait indemne- pour vous dire le niveau de ridicule parfois atteint.

La crédibilité en prend un coup également lorsque vous lisez un personnage prétendre être le vrai scarabée de tel insecte et en tirer une grande fierté. Mais Arachnid est un manga n'ayant de toute façon rien à raconter et cède à une facilité vaseuse pour essayer de retenir l'intérêt : l'érotisme !

Les personnages féminins abondent, avec des formes souvent outrageusement généreuses, et des situations artificielles pour qu'elles paradent en petite tenue, si ce n'est de la nudité gratuite.

Et de façon assez récurrente pour que cela devienne navrant.

Rajoutez des personnages unidimensionnels et les habituels poncifs du genre (discours clichés sur le combat, feintes à tiroir...) et vous obtiendrez un résultat peu probant.


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2020 par Aronaar. Le site, pas les années en elles-mêmes, notez bien.

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