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Bio-meat : Nectar (végétariens s'abstenir)

  • aronaar
  • 10 févr. 2016
  • 4 min de lecture

Chanceux que vous êtes, ami Lecteur, je vous offre un aperçu d’un manga qui se veut être un survival-horror, j’ai nommé (on ne rie pas) Bio-Meat : Nectar.

Rien que le titre a de quoi intriguer, car a priori, quel mal peut faire de la viande biologique ?

Quand elle ressemble à ce que vous voyez sur l’image, beaucoup, beaucoup de mal.

L’histoire se déroule quelques années dans le futur, et dans cette Terre alternative, les problèmes pour alimenter la population mondiale ont atteint un seuil critique.

Heureusement (au début), le Japon a concocté une solution miracle : les Bio-Meat, abrégés en B-M. Ces charmantes créatures mangent n’importe quoi, sauf le verre et les métaux, nourries aux déchets, elles se reproduisent par parthénogenèse en un clin d’oeil, et peuvent être ensuite conditionnées sous n’importe quelle forme de viande ou poisson.

Bon, admettons pour le coup de la solution miracle, même si beaucoup d’éléments dans les déchets gagnent à être recyclés. Personne ne connaît cette forme primitive des BM, le monde mange à sa faim, tout est rose à Ponyland.

Sauf qu’évidemment, une catastrophe stupide va arriver. J’écris stupide car le Japon connaît fréquemment des séismes, et c’en est un qui crée une brèche dans un des centres d’élevage de BM. Qu’une installation d’une importance économique telle - et avec des organismes aussi dangereux - ne dispose pas d’une armature antisismique ou de systèmes de sécurité redondants, c’est très, très gros.

Enfin, les créatures se répandent, et même avec des capacités sensorielles de nimbus, elles produisent un premier massacre de 5000 personnes, dont ne ressortent vivants qu’une bande de gamins archétypiques.

Shingo le surdoué sans émotions aux décisions pragmatiques, Mayaa le gringalet simplet, téméraire et à la grande gueule, Buu, le gros malabar plein de compassion, et la bimbo pas si bête.

Trois ans plus tard, une autre catastrophe survient (« tiens, si on amenait en cage notre version américaine du BM, beaucoup plus grosse et potentiellement ultra-dangereuse ? ») et les mêmes enfants sont encore impliqués. Il est d’ailleurs savoureux de constater qu’ils sont plus aptes à la survie que 99% des adultes concernés.

L'équipe de vainqueurs au complet !

Là et avec sa troisième partie (lorsqu’ils sont devenus adultes, avec évidemment une énième catastrophe débile) Bio-Meat : Nectar est une ode à la survie manichéenne et à la sélection naturelle. En effet, les personnes laides et/ou bêtes et/ou moralement peu défendables meurent toutes à de rares exceptions. Lorsqu’une personne à la belle figure et/ou du bon côté du spectre de la moralité décède, ce sera systématiquement par un sacrifice héroïque plus ou moins nécessaire, comme on les connaît par coeur dans ce genre d’histoires (une brave âme qui attire l’attention des monstres pour donner le temps nécessaire au reste du groupe pour s’enfuir, par exemple).

Et pour la sélection naturelle, les exemples sont trop nombreux. Je citerai juste, lors de la deuxième catastrophe, un soldat survivant d’une escouade aux effectifs largement décimés par la nouvelle version des BM, et averti que les BM sont très sensibles aux sons.

Le but du jeu était, sans spoiler, de laisser passer une horde de créatures sans faire le moindre bruitpour qu’elles ne les identifient pas comme de la nourriture. Et que fait le brave soldat ?

« Oh, c’est ça, les BM originaux ? Mais ils sont trop mignons ! »

Puis de se retourner en demandant à son Colonel s’il pourrait en emporter un. Quelques secondes plus tard, il meurtdévoré vivant. Darwin award ! Ce n’est pas sans une sombre satisfaction, mais ça se répète si souvent que cela en devient un peu ridicule.

Il ne faut par ailleurs pas chercher une quelconque profondeur ou une logique extensive dans ce manga. Dans la troisième partie, le reste du monde n’en a apparemment rien à faire que la moitié du Japon soit envahie par les BM depuis quatre ans, ce n’est pas du tout comme si l’archipel nippon avait une place importante dans l’économie mondiale.

Vous me direz, pourquoi chercher beaucoup de vraisemblance dans une telle histoire ? C’est malheureusement que BioMeat fait moyennement peur avec toute cette stupidité ambiante, qu’on nous sert trois fois la même soupe (avec des croûtons différents, mais ça reste forcé), et que l’on comprend vite l’immunité narrative du quatuor. Les autres meurent à la pelle et attirent moins l’intérêt puisqu'on a le temps de s'attacher à eux, le manga est prévisible d’un bout à l’autre, ce qui est très préjudiciable dans ce domaine.

Ce n’est pas un nanar, mais outre le truc des BM, c’est une histoire vue et revue.

Si vous recherchez un no-brainer, Highschool of the Dead sera plus intéressant, I’m a hero contient aussi pas mal de bêtise ambiante mais est plus recherché, et The Walking Dead demeure une référence pour un univers post-apocalyptique sérieux, avec des personnages fouillés psychologiquement, du suspens et de la véritable émotion.

La vitesse de propagation des BM ferait pâlir d'envie cette bonne vieille Némésis de RE3 !


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2020 par Aronaar. Le site, pas les années en elles-mêmes, notez bien.

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