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Bokurano : l'espoir en berne

  • aronaar
  • 5 mars 2016
  • 2 min de lecture

Certains mangaka ont un réel talent pour produire des histoires déprimantes, et Kitoh est de ceux-là. Si vous avez l’âme sensible en ce moment, un conseil : ne lisez pas Bokurano. Il y a vraiment de quoi avoir le vague à l’âme !

Tout semble fort innocent au début : une bande de jeunes enfants qui sont tranquillement en vacances et s’amusent sans soucis. Jusqu’à ce qu’ils voient quelqu’un rentrer dans une grotte et le suivent...

L’individu semble fort lunatique, et leur propose de jouer à un grand jeu, du genre qu’ils n’ont jamais expérimenté de leur vie (indice : il a raison).

Et les enfants, forcément intrigués, de signer le contrat pour participer à ce jeu...

Le jour suivant, une entité flottante ressemblant à un tamagochi, doucement dénommée « Dung Beetle », leur dit que c’est l’heure de commencer les festivités : ils vont devoir protéger la Terre d’un monstre, aux commandes d’un robot géant doté de multiples capacités. Comment cela ne pourrait-il pas enflammer leur enthousiasme juvénile ? Sauf qu’il y a un problème...

Le jeu devient en effet très réel : s’ils perdent, la Terre est condamnée : tout le monde meurt.

Et l’individu les ayant emmenés dans cette affaire n’est plus là pour les guider sur la marche à suivre !

Un premier pilote est appelé à commander le robot, baptisé, Zearth, et parvient à détruire le « monstre » adverse. Encore là, cela ressemble à un rêve d’enfant. Sauf que, une fois sa tâche achevée, il meurt...

Bokurano dégage une ambiance bien distincte des mangas centrés sur des combats de mecha... Et cela lui réussit.

Car tel est le prix pour être aux commandes d’une machine aussi puissante : chaque pilote doit périr, il n’y a aucune échappatoire, même s’il gagne. Et s’il perd, tout est fini !

Très rapidement donc, Bokurano place le lecteur dans une situation inconfortable, où il voit évoluer - ce qui est encore pire - de jeunes gamins, s’armer de courage, ou craquer complètement face à cette pression inhumaine, essayer de profiter encore un peu de la vie, sachant qu’elle se terminera inéluctablement, même en sauvant leur planète...

Sans jamais savoir à l’avance qui sera le prochain pilote de Zearth. Et sans spoiler, la situation est encore plus horrible lorsque la nature des adversaires est révélée, ainsi que le coût pour eux d’une défaite. De quelque angle qu’on veuille considérer les choses, il y a des pertes.

Assez rarement voit-on des histoires comme cela, où il y a toujours quelque chose de sacrifié même en cas de réussite. Le côté arbitraire du processus révélé vers la fin pourra déplaire à certains, ce qui est sûr cependant, c’est que le manga a de quoi faire naître les émotions et mettre mal à l’aise !

Les personnalités des enfants sont bien croquées, d’autant plus avec leur comportement cristallisé par leur mort à venir. Courage et don de soi sont deux thèmes importants, l’auteur trouvant le ton juste pour les convoyer. Au final, une lecture intéressante, mais à ne pas mettre entre toutes les mains !

... et les moments chargés en émotion sont bien mis en scène.


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2020 par Aronaar. Le site, pas les années en elles-mêmes, notez bien.

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