Kamisama no iutoori : du sang et des jeux !
- aronaar
- 5 mars 2016
- 3 min de lecture

Si le titre ne vous évoque rien, c’est normal, mais la traduction française déplorable - Jeux d’enfants - ne rend pas vraiment service à ce manga fort particulier, dont on pourra préférer un des titres en anglais (As the gods will- ainsi que les dieux le veulent) qui reflète un peu mieux ce qui se passe dans cette oeuvre.
Pour faire simple, dénommons-la KNI. KNI ne verse aucunement dans la subtilité : juste après avoir posé que la situation de départ se passe dans un lycée, dès la page six, le carnage commence.
La tête du professeur de mathématiques explose, laissant place à un daruma - la poupée que vous voyez sur l’image ci-dessous - qui s’empresse se livrer à un jeu ressemblant à notre « 1,2,3 soleil ».
A ceci près que lorsqu’il se retourne, tous ceux qui ne sont pas immobiles sont abattus par une énergie mystérieuse...

Mesurez-vous le niveau de subtilité de la chose ?
La panique sévit rapidement, d’autant plus qu’un timer est enclenché dans le dos du daruma : il faut réussir à appuyer sur le bouton avant le délai pour espérer survivre.
Sauf que surprise pour Shun qui y parvient, seul celui touchant au bouton gagne un ticket pour rester vivant ! Et l’unique autre rescapé d’être froidement abattu, tandis que le daruma le presse de se rendre au gymnase pour l’épreuve suivante...
La structure de KNI est donc posée dès maintenant : une suite d’épreuves infantiles et cruelles, opposant des survivants de moins en moins nombreux. Un peu comme la structure de Liar Games, mais en beaucoup plus simple et sans grande profondeur.
Avec les morts s’accumulant par pelletées entières, il faudra donc plus compter sur la satisfaction un brin morbide générée par ce genre de lecture, plutôt que de la tension pour savoir qui va être le prochain à mourir. Les efforts développés pour donner une backstory à un personnage pour le voir tuer juste quelques pages après, sont, par ailleurs, assez inutiles.

Grand promotion sur le meurtre de masse, approchez tous !
Bien sûr, niveau émotion, on pourrait parler des amourettes apparemment inévitables dans ce genre de setting... Si leur destin d’être brisé n’était pas si évident. On a même plutôt droit à du fanservice, partenaire habituelle des productions misant sur une grande violence et quelques hectolitres d’hémoglobines, pour éviter que le lecteur ne réfléchisse trop.
KNI y rajoute même une certaine vulgarité omniprésente. Comment qualifier autrement des statues de Cupidon se touchant le sexe en faisant « OH YES ! » pour annoncer le début de la
prochaine partie ? Sans insister sur le fait qu’ils tuent les perdants en tirant un missile depuis leur appendice priapique...
Ou le psychopathe (un archétype récurrent dans ce genre) qui se touche allégrement l’organe reproducteur en faisant part de son excitation.
Si les différentes équipes cogitent pour trouver des failles et astuces à exploiter dans ces jeux puérils, en eux-mêmes, ils ne sont pas forcément passionnants. Leur côté arbitraire trahit la finalité annoncée par Kamisama : écrémer la population estudiantine jusqu’à n’avoir que des élus dignes de devenir, comme lui, un Dieu !
Ah oui, il faut aussi préciser que ces épreuves ont lieu dans tout le japon et auraient provoqué trois millions de décès.
La suite, qui n’en est pas une, reprend le même principe avec ceux qui n’étaient pas à l’école : un substitut de Kamisama organise des épreuves éliminatoires, on retrouve une structure similaire ce centrant sur Akashi, qui, comme Shun, est le coeur d’un groupe de survivants par son courage et son dépassement de soi.
Rajoutez juste encore plus de fanservice gratuit (scènes pseudo-lesbiennes, une fille qui ne porte pas de sous-vêtement sans raison particulière...) et vous obtiendrez un résultat somme toute assez bizarre.
Dans une autre dimension que Highschool of the dead mais en visant finalement un public semblable, KNI ne fournit ni plus, ni moins que ce qu’il a été conçu pour : une distraction enrichie en décès, plaisante sur le moment mais qui ne fera pas date dans vos circuits mémoriels.
La même observation pourrait être effectuée avec la vraie suite, faisant preuve d’un peu plus d’inventivité, mais résolument niaise à certains moments, d’autant plus au vu du carnage semi-continuel qu’est l’œuvre.

" J'en reprendrai bien une tranche... "
Comments