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Last Dream : petit prix pour petit rêve

  • aronaar
  • 5 mars 2016
  • 4 min de lecture

Soyons honnête, les jeux réalisés avec RPGMaker ont tendance à rester dans les coulisses. Il est vrai qu’a priori on pourrait se méfier, si mettre à la portée de tout le monde la création d’un RPG (relativement basique en général) est une bonne chose, voir les produits ainsi finis commercialisés n’est pas forcément enthousiasmant.

Toutefois, la réalisation n’est pas le problème de Last Dream. Non, sous couvert de rendre hommage aux RPG de leur enfance, les développeurs sont restés bloqués à une ère où le genre balbutiait encore, une ère où il était logique que l’histoire ne soit pas très développée.

L’avantage de vouloir produire un jeu rétro, c’est qu’en restant sur les bases graphiques d’une autre ère, on peut compenser sur les autres…

Scoop : nous ne sommes plus à l’époque du premier Final Fantasy.

C’est pourquoi, dès le début, Last Dream désarçonne. On choisit quatre personnages pour son équipe, parmi huit classes, sans être tout à fait certain de leurs forces/faiblesses, puis en route : vous incarnez quelqu’un qui, mystérieusement, est happé vers un autre monde.

Un bonhomme dont on oublie facilement le nom vous sauve, vous emmène à la ville la plus proche, et, grosse ellipse « vous vous liez d’amitié avec trois villageois et vous vous entraînez pendant un an ».

Voilà pour le background. J’avouerai n’avoir joué que quatre heures au titre avant de me rendre compte de sa médiocrité, mais je pense supposer correctement en disant que jamais vos personnages ne parlent.

En même temps, moi-même je choisirai d’être muet lorsque la première quête proposée est de sauver une femme (qu’on ne connaît pas), fille d’un homme qu’on connaît à peine. Elle a été enlevée jusque dans des ruines... Par des chauve-souris géantes.

Aucune plaisanterie : pas de boss, vous la délivrez en battant les ennemis les plus faibles et stéréotypés qui soient.

Tout ça pour obtenir quelques objets et vous donner une vague indication : comme votre personnage est censé vouloir retourner chez lui (enfin, comme il ne cause jamais...), il va falloir commencer par convaincre un personnage érudit de vous mettre au parfum... En allant récupérer deux artéfact elfiques aléatoires, bien sûr !

Jusque-là l’histoire est contée par le biais de visions et flash-back énigmatiques, mais bon, pas plus d’espoir quand c’est l’affaire d’un démon possédant un puissant mage, l’entité ayant été banni mais causant la destruction d’un plot device, en l’occurrence le « cristal Ultima ».

Oui, difficile d’être crédible... Ou intéressant.

Pourtant les classes, avec leurs spécificités (le mage noir peut téléporter en-dehors des donjons, le

tunnelier peut utiliser certains raccourcis, le voleur peut piller les coffres dans les villes...) et

compétences réservées ont de l’attrait, surtout que vous faites les level-up à la carte, en choisissant les stats à augmenter avec les points disponibles.

Pareil pour les attaques spéciales, capacités passives et sorts, qui s’acquièrent en dépensant des points spéciaux. En fait, c’est l’unique moyen d’en avoir de nouveaux, à vous de choisir l’ordre qu’il vous plaît.

Est-ce que le gameplay peut pardonner une intrigue et un background aussi indigents ?

Moyennement. Les batailles n’ont rien de profond, les puzzles que j’ai pu voir consistent à 80% à pousser des blocs et des rochers, les donjons sont ennuyants.

Vous vous rappelez l’arène d’Erika dans le premier Pokémon ? Imaginez par exemple une tour où l’on ne peut progresser qu’en allant de téléporteur en téléporteur !

Il est vrai que le jeu laisse une certaine liberté de mouvement, mais au final, cela ne fait que contribuer à être dans la confusion et le vague quant à la marche à suivre, contrairement à un Fallout ou Skyrim. Vu la pauvreté narrative, contrairement à ce que prétend le jeu et ses « cinq cents chemins uniques » il ne semble pas y avoir de grand impact à emprunter telle ou telle voie plutôt qu’une autre.

Et il y a certainement une bonne durée de vie, surtout pour 10€, mais surtout plein de choses filler à faire (de la pêche, traquer des monstres uniques...) et probablement du rallongement artificiel.

Si vous êtes un fan inconditionnel de RPG et que vous n’ayez rien à vous mettre sous la dent, Last Dream pourrait vous intéresser. Mais si vous pensez un tant soit peu qu’un RPG se définit autant, sinon plus par son histoire que par son gameplay, je ne saurai trop vous conseiller d’éviter ce soft.

Jeu indépendant et RPGmaker ou pas, lorsqu’on est commercialisé sur une plateforme comme Steam, on devrait en avoir plus dans le ventre.

Enfin, lorsqu’on voit sur Steam des jeux comme Guise of the Wolf ou Walden and the werewolf...

Les + :

- De nombreuses tâches secondaires pour les amateurs, gonflant la durée de vie

- La possibilité de customiser ses héros de façon fine

- Le prix modique

Les - :

- Peu de personnalité dans la réalisation (beaucoup d'éléments standards disponibles dans RPGmaker)

- Des héros muets pour une histoire cliché et sans intérêt

- De l'esbrouffe par rapport aux "nombreux chemins" à prendre

I’m a poor lonesome adventurer, far away from an interesting story...


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2020 par Aronaar. Le site, pas les années en elles-mêmes, notez bien.

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