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Kane and Lynch : bienpensants s'abstenir

  • aronaar
  • 20 avr. 2016
  • 4 min de lecture

Le FPS est au jeu vidéo ce que sont les pâtes dans pour un étudiant : quelque chose revenant trop souvent au menu. Kane and Lynch essaye pourtant de nous harponner avec une introduction percutante : vous incarnez ledit Kane, mercenaire aux mains pleines de sang, en route pour la prison où son espérant de vie ne va probablement pas augmenter.

Mais le convoi pénitentiaire se fait attaquer par une bande de malfrats, et après un niveau introductif, vous vous retrouvez face à vos anciens patrons : les Sept, que Kane aurait laissé pour morts dans une sombre affaire, des années auparavant.

Les messieurs ne sont pas particulièrement jouasse de cette "traîtrise" et assurent à Kane qu'il mourra (d'où le sous-titre Dead Men), mais s'il consent à leur redonner ce qu'il leur a volé, il se pourrait bien que sa femme et sa fille (qu'il n'a pas vu depuis plus de dix ans) ne passent pas l'arme à gauche. Pour s'assurer qu'il fasse le job correctement, on lui assigne un chien de garde, Lynch, malade mental notoire comme on sera amené à le découvrir.

Au début, la sauce prend plutôt bien avec le braquage d'une banque : on a une petite impression de Heat, et à voir la tête de Lynch qui ressemble terriblement au traître de la bande de gangsters dans ce film, il est probable que les développeurs s'en soient inspiré un peu.

Evidemment, l'opération tourne au vinaigre, Lynch pète les plombs, Kane s'énerve contre lui et il faut massacrer des policiers à la douzaine pour fuir...

Vous aurez même droit à du rail shooting, gâté que vous êtes !

Cette partie de l'histoire ne dure pas bien longtemps, car Kane finira par rentrer les mains vides. Dans un univers cohérent, ce serait game over, mais comme tout ça aurait été tout de même diablement court, les Sept se révèlent très incompétents pour exécuter deux hommes désarmés, et nos deux compères font un carnage.

Kane met sa fille à l'abri, suite des opérations : se venger des Sept, pardi ! Ce qui est fait en rameutant d'anciennes connaissances dans une prison non loin.

Si je vous raconte tout ça, c'est pour illustrer qu'en fin de compte, le jeu n'a pas grand-chose à raconter, et partant, peu à proposer en terme de gameplay.

Une fois passé le niveau de la prison, la difficulté fait un bond et les missions s'enchaînent avec un nombre d'ennemis à tuer devenant lancinant, comme si vous passiez brusquement dans un FPS centré sur la guerre. Vous n'en finirez donc pas de descendre du cubain, dans une progression laborieuse tablant sur la surenchère et où l'ambiance commence à s'effilocher.

En effet, si l'on peut apprécier pour une fois de ne pas être dans la peau d'un héros bien sous tous rapports, l'exubérance du début cède la place à des dialogues un peu trop enrichis en insultes, et des décisions prises par Kane qui peuvent gêner l'immersion à force d'aller toujours plus loin dans l'immoralité. A chacun d'apprécier ou non la situation d'un homme condamné par son passé et qui clairement n'a aucune solution pour s'amender véritablement...

La dernière partie du jeu fait vraiment trop "guerre totale".

Mais avec tout cela, je n'ai même pas vraiment causé gameplay. Pour cause, en un sens, car vous n'y trouverez rien de révolutionnaire. Un arsenal logiquement limité pour l'occasion (vous ne pouvez porter que deux armes à la fois, si jamais vous êtes à sec, vous pouvez demander des munitions à un camarade) avec plusieurs types de grenade en bonus, une vie régénérative avec le besoin de se mettre à couvert- système de couverture pas très fluide par rapport à d'autres titres, d'ailleurs.

Les interactions avec l'environnement (partiellement destructible) sont peu fréquentes, et l'IA ne démontre qu'une intelligence fort moyenne, s'appuyant plus sur le nombre pour essayer de vous faire mordre la poussière. Même si c'est le cas, pas de panique !

Un équipier peut venir vers vous et vous réanimer avec une dose d'adrénaline, mais pas plus de trois fois par niveau, sinon votre cœur lâche. A noter que dans cet état entre la vie et la mort, vous subissez des flash-back auditifs, petite note sympathique.

Autrement le level-design est tout ce qu'il y a de plus linéaire et à part les munitions et des armes d'opportunité (comme un bazooka) vous n'aurez rien à ramasser, donc de toute façon, bernique l'exploration.

Le problème c'est qu'entre le ton faussement mature et la violence verbale omniprésente, l'action, elle, se révèle parfois bien molle et longuette. Avoir la possibilité de donner des ordres (tuer telle cible, se rendre à tel endroit) à Lynch puis d'autres malfrats est une touche tactique qui ne dynamise que peu l'ensemble.

On aurait pu penser que le co-op rendrait les choses plus joyeuses... Mais il n'est disponible qu'en local, ce qui, même en 2007, est une erreur étonnante.

Le problème est qu'en-dehors de son atmosphère qui ne convaincra pas tout le monde, Kane and Lynch n'apporte rien de bien neuf sur la table. Sans souffrir d'une mauvaise réalisation, il n'offre pas non plus de particularité attachante, et peut se boucler entre quatre à six heures qui peuvent finir par paraître longues. Un FPS de plus dans une marée trop importante !

+ :

* Simple de prise en main

* Du challenge même en normal

* De la co-op, même s'il manque une option online

* Des antihéros qui pourront plaire à certains

* Un doublage français réussi

- :

* Une durée de vie à la fois faible et trop rallongée

* Un gameplay monotone, virant au jeu de massacre abrutissant

* Un level-design peu enthousiasmant

* Peu de rejouabilité


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2020 par Aronaar. Le site, pas les années en elles-mêmes, notez bien.

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